20 à 30 milliards d’euros de coûts 
sanitaires causés chaque année par la pollution de l’air en France : voilà les 
chiffres dont disposait le public jusqu’à aujourd’hui. Ce mercredi 15 juillet 
2015, le Sénat a publié une enquête qui bouleverse les ordres de grandeur et 
conclut à une facture de plus de 100 milliards d’euros par an à cause de l’air 
pollué. Pour France nature environnement ; la Fondation Nicolas Hulot et le 
Réseau Action Climat, si le constat ne change pas, l’urgence reste d’actualité 
et commande de mieux réguler. 
  
 L’enquête du Sénat compile de nombreuses études 
déjà publiées sur la pollution de l’air. Elle inclut les impacts de la pollution 
de l’air non seulement sur la santé humaine (décès prématurés, consultations 
médicales, dépenses en médicaments, arrêts maladie, pertes de productivité au 
travail…) mais également sur la biodiversité, les rendements agricoles et les 
bâtiments. Nous nous félicitons de cette approche globale que nous portons 
depuis plusieurs années.  
Le coût de la pollution de l’air est supporté 
directement par tous les Français. Prise en charge des bronchites chroniques, 
crises d’asthme, insuffisances respiratoires, cancers et autres maladies causées 
chaque jour par la pollution impactent donc directement la santé financière des 
ménages. 
Pour Matthieu Orphelin, porte parole de la 
Fondation Nicolas Hulot, « 100 milliards par an, c’est 5 % du PIB 
de notre pays ! La pollution est un non-sens environnemental et sanitaire, mais 
aussi un désastre économique! ». 
Il faut agir en France et en 
Europe 
L’enquête met en valeur des recommandations qui 
devraient être impératives pour le gouvernement : aligner la fiscalité du gazole 
sur celle de l’essence pour mettre fin au tout-diesel, sortir par le haut du 
fiasco de l’écotaxe, favoriser la recherche, lutter contre l’impact sur l’air de 
l’usage des pesticides, se donner les moyens d’une réglementation contraignante 
sur la qualité de l’air, promouvoir les zones à basses émissions, entre 
autres. 
Pour Lorelei Limousin, responsable des transports 
au réseau Action Climat « Les recommandations de la commission d’enquête 
sénatoriale sont sans appel : il faut faire évoluer la fiscalité des transports 
pour passer d’un système qui encourage l’utilisation d’énergies fossiles à 
l’application du principe pollueur-payeur».  
D’ailleurs le Parlement européen se prononçait le 
même jour en faveur d’un renforcement des plafonds d’émissions de polluants à ne 
pas dépasser dans chaque Etat. Rappelons que la France risque une condamnation 
européenne pour non-respect de ses niveaux d’émissions de particules fines 
(PM10) et de dioxyde d’azote (NO2).Or, réduire la 
pollution de l’air c’est augmenter l’espérance de vie jusqu’à 8 mois dans une 
ville comme Paris. 
Pour Benoît Hartmann, porte-parole de France 
nature environnement, « 93% des citoyens Européens sont exposés à des 
niveaux de pollution supérieurs aux recommandations de l’OMS. Il y a urgence ! 
Nous insistons pour que le gouvernement tire rapidement des conclusions suite à 
cette enquête et propose des mesures ambitieuses et chiffrées. A l’approche de 
la COP21, il faut reconnaître les co-bénéfices climatiques évidents de la lutte 
pour la reconquête de l’air et ne pas reculer devant une fiscalité 
rénovée.» 
France 
Nature Environnement est la fédération française des associations de protection 
de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3000 
associations, regroupées au sein de 80 organisations adhérentes, présentes sur 
tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature 
Environnement, partout où la nature a besoin de nous.  www.fne.asso.fr 
 | 
La réaction d'Emmanuelle Cosse Secrétaire nationale d’EÉLV :
RépondreSupprimerLes études et les rapports s'accumulent sur la pollution de l'air. Qu'il s'agisse des transports ou d'autres secteurs, tout indique désormais que nous avons affaire à l'une des grandes catastrophes industrielles de l'histoire de l'humanité, tant sur le plan sanitaire que sur le plan économique.
Non seulement la pollution cause la mort prématurée de 40 000 personnes chaque année en France, mais elle pèse en plus d'une manière considérable sur l'économie. Jusqu'à 100 milliards d'euros selon le dernier rapport parlementaire dont la rapporteure est Leila Aïchi, sénatrice EELV de Paris !
On ne peut plus se payer de mots. Comme les Françaises et les Français, je ne supporte plus d'imposer à mes enfants de rester chez eux quand les véhicules et les industries polluants tournent à plein régime. La vie vaut plus que les profits et l'écologie n'est punitive que quand on n'en fait pas !
Il y a donc trois chantiers à mettre en oeuvre d'urgence :
en finir avec l'anomalie industrielle du diesel, en commençant par supprimer la niche fiscale qui coûte plus de 7 milliards par an à l'Etat et qui incite encore les Français à acheter des véhicules qui les empoisonnent ;
aider les Françaises et les Français, professionnels et particuliers, à se procurer ou à partager des véhicules sobres et moins polluants, développer massivement les transports en commun et encourager les modes de déplacements doux comme le vélo ;
conditionner toute aide économique à un engagement volontaire dans la transition écologique. Qu'il s'agisse notamment du CICE ou du crédit impôt recherche, et particulièrement des aides au secteur industriel et automobile, pas un euro public ne doit être attribué s'il ne sert pas à changer de modèle.
Protéger la santé des Françaises et des Français tout en créant de nombreux emplois dans les filières d'avenir. C’est le double effet gagnant qu'il est impératif et possible d'obtenir rapidement, pour peu que la classe politique dirigeante fasse preuve d'un minimum de courage et de volonté politique.