Pollution 
et transport routier de marchandises : le compte n’y est pas !
Le gouvernement doit prendre très 
prochainement sa décision sur les suites de l’écotaxe poids-lourds qui devait 
faire contribuer, à hauteur d’un milliard d’euros, les transporteurs routiers au 
financement des alternatives. Un rapport présentant plusieurs options sera 
discuté la semaine prochaine au Conseil National de la Transition Énergétique 
avant l’arbitrage du gouvernement. Vignette ou maintien de la taxe gazole, les 
mesures pressenties ne satisfont ni les besoins financiers ni les objectifs 
environnementaux. 
  
En chiffrant à plus de 100 Mds le coût économique 
et financier de la pollution de l’air, la commission d’enquête du Sénat rappelle 
l’urgente nécessité de réduire la pollution des transports. Pour nos 
organisations, les transporteurs ne doivent pas être exonérés de la hausse 
future de la contribution carbone (160 Millions / an). C’est un minimum. La 
route ne peut pas s’affranchir de la lutte contre le changement climatique. 
Quelles suites à l’abandon de 
l’écotaxe ? 
Suite à la suspension de l’écotaxe et après de 
longues discussions « en catimini » avec les fédérations du transport routier de 
marchandises, le rapport du groupe de travail sur le financement des 
infrastructures  de transport sera présenté au Conseil National de la Transition 
Ecologique (CNTE), le 21 juillet 2015 avant l’arbitrage du gouvernement dans le 
prochain projet de loi de finance. 
La vignette, une fausse bonne solution 
 
Première option envisagée : la création d’une 
vignette pour l’usage des routes nationales non concédées et départementales. 
Archaïque, encourageant ‘’à rouler plus’’, difficilement applicable en France et 
nullement proportionnelle aux émissions de CO2, la vignette ne rapporterait que 
350 millions d’euros sur la base d’une contribution annuelle de 500€. 
Pour Lorelei Limousin, responsable des politiques 
climat-transports au RAC : « La vignette ne peut en aucun cas se substituer 
à la taxe kilométrique poids lourd qui reste le seul dispositif permettant de 
favoriser le report modaltout en dégageant les ressources nécessaires, quitte à 
ce qu’elle démarre au niveau des régions.»  
Taxe gazole et contribution 
carbone 
La seconde option envisagée est de maintenir les 
4 centimes de taxe sur le gazole entrés en vigueur au 1er janvier 2015 (320 
millions euros). Pour Mathieu Orphelin, porte-parole de la Fondation Nicolas 
Hulot: «Si cette mesure doit être pérennisée, elle reste très insuffisante. 
Il est anormal que le transport routier bénéficie encore d’un remboursement de 
taxe sur le gazole. Il doit être assujetti à la future hausse de la contribution 
carbone de 2 ct prévue au 1 janvier 2016 (160 millions d’euros en plus en 
2016). »  
Un milliard, le compte n’y est pas 
encore 
Gérard Allard, spécialiste transports et 
mobilités durables à FNE a fait le calcul :  « Malgré la hausse de la taxe 
gazole et de la contribution carbone que nous préconisons, nous sommes très loin 
de compenser la perte des recettes de la suspension de l’écotaxe : 1 
milliard d’euros[1]. Les pistes sont pourtant multiples et 
n’attendent qu’à être appliquées en attendant la remise en chantier d’une 
perception kilométrique poids lourds : retour de la taxe à l’essieu à son niveau 
initial ( 50 millions euros), hausse des péages autoroutiers pour les poids 
lourds pour mieux tenir compte de leurs impacts sur les infrastructures (250 
millions)et contribuer au financement de l’AFITF via la taxe sur l’aménagement, 
intégration du coût des externalités comme la pollution ( 250 millions 
euros). » 
Pour FNE, RAC et FNH :« il semblerait que les 
décideurs aient perdu l’objectif de vue. En tant que présidente de la COP21 la 
France se doit de prendre des engagements forts en termes de report modal vers 
des modes de transports moins émissifs de GES et de polluants atmosphériques. La 
mise à contribution financière du Transport routier marchandises est un des 
leviers pour réorienter notre politique des transports, le constat des 
propositions faites pour compenser les recettes de l’écotaxe est que celles-ci 
manquent sérieusement d’ambition et de volonté politique ».    
  
 
[1] La recette de 1 milliard 
correspond aux décisions de la mise en œuvre de la loi grenelle de 2009, à 
partir d’un réseau soumis à l’écotaxe de 15 000 km.  
 
  
 
Contacts 
presse :
Réseau Action Climat, Lorelei Limousin,  lorelei@rac-f.org, 0770310919 
Fondation Nicolas Hulot, Matthieu Orphelin, m.orphelin@fnh.org 0637368341 
 
France 
Nature Environnement est la fédération française des associations de protection 
de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3000 
associations, regroupées au sein de 80 organisations adhérentes, présentes sur 
tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature 
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