|
Après sa campagne « Irrespirable » en 2013-2014, France nature
environnement continue à sensibiliser l'opinion publique quant à la question de
la pollution de l'air en visant cette fois l'industrie de la croisière. En
partenariat avec l'ONG allemande NABU, FNE a réalisé des mesures de la qualité
de l'air à proximité du Port de Marseille le mardi 21 juillet 2015, avec des
résultats édifiants. L'occasion de s'indigner à propos d’une pollution aussi
méconnue que délaissée par les autorités, loin des images de rêve et de vacances
véhiculées par ces monstres flottants.
La France en retard... comme d'habitude !
Notre campagne intervient alors que la lutte contre la pollution de l'air est
au plus bas dans les priorités du gouvernement. Actuellement, l’Etat français
est poursuivi à la fois devant ses propres tribunaux par des particuliers et des
associations, mais également par la Commission européenne pour non-respect de la
réglementation sur les particules fines PM 10 et le dioxyde d'azote (NO2), un
polluant à l'origine des pics de pollution à l'ozone. Le gouvernement est
également poursuivi pour n'avoir pas transposé la directive européenne sur les
émissions de soufre des navires.
Vingt fois plus de particules fines près des paquebots
Les équipes de FNE et de NABU ont pu, grâce à des instruments de laboratoire,
mesurer les concentrations de particules ultra-fines (PUF, entre 20 nanomètres
et 1µm) dans l'air. Ces particules sont les plus dangereuses pour la santé :
leur très petite taille (jusqu'à 1000 fois plus fines qu'un cheveu) leur permet
de s'accumuler dans les poumons et passer à la fois dans le sang et dans le
cerveau. De nombreuses études attestent du lien entre ces particules et
l'augmentation des risques cardiovasculaires (crises cardiaques notamment),
l'hypertension artérielle et la maladie de Parkinson. D'après les mesures que
nous avons réalisées au parc du Pharo sur les hauteurs de Marseille et dans le
terminal « croisières » du Grand port maritime, la pollution en PUF est 20 fois
supérieure près des paquebots
Nos demandes
La majeure partie de la pollution de l'air par les navires de croisière vient
de la teneur en soufre des carburants. Fioul lourd, diesel marin... Ils en
contiennent jusqu'à 3500 fois plus que le diesel que nous mettons dans nos
autos. Une fois brûlé, ce carburant rejette du dioxyde de soufre, un polluant
réglementé connu pour son impact sanitaire (maladies respiratoires, bronchites,
irritations de la gorge) et environnemental (pluies acides) important.
De plus, aucun navire n'a l'obligation de s'équiper d'un simple filtre à
particules, alors que les industriels, les constructeurs automobiles et les
automobilistes y sont obligés. Dans certains cas, ces filtres ne représentent
qu'un millième du prix total du paquebot. De leur côté, les ports maritimes
devraient participer au changement en adaptant les taxes portuaires qu'ils
appliquent aux navires à leur entrée au port.
Denez L’Hostis, président de France nature environnement, réagit :
« Madame la ministre de l’environnement, transposez la directive européenne
sur les émissions atmosphériques des navires et formulez une réponse aux
attentes des associations et des institutions européennes en matière de
pollution de l’air ! A l'heure actuelle, en Méditerranée, aucune réglementation
n'interdit l'usage des carburants les plus sales du marché, alors qu'en mer du
Nord les règles sont plus strictes. De plus, alors que les consommateurs paient
des taxes sur les carburants, les armateurs n'ont aucune pression fiscale.
Pourquoi un tel régime d'exception ? Quelles que soient les sources de
pollution, nous attendons des mesures concrètes. » |
Contact
presse : |
Adrien
Brunetti, coordinateur du réseau Santé environnement, 01 44 08 77
84 |
France
Nature Environnement est la fédération française des associations de protection
de la nature et de l´environnement. C´est la porte-parole d´un mouvement de 3000
associations, regroupées au sein de 80 organisations adhérentes, présentes sur
tout le territoire français, en métropole et outre-mer. France Nature
Environnement, partout où la nature a besoin de nous. www.fne.asso.fr |
|
|
|
Commentaires
Enregistrer un commentaire