Un
arrêté inter-préfectoral imposant la limitation de la circulation des camions de
transport de marchandises les plus polluants[1] lors des pics de pollution est proposé
pour les vallées alpines de Savoie et Haute-Savoie[2] : un début de bonne
nouvelle.
Les
associations ARSMB, Environn’MontBlanc, Anti Contournement Autoroutier de
Chambéry, Vivre et Agir en Maurienne, ainsi que les fédérations FRAPNA
Rhône-Alpes et France Nature Environnement s’en réjouissent ; mais si ce texte
est une avancée certaine, il restera insuffisant pour enrayer l’étouffement de
ces vallées. Explications.
La
montagne en manque d’air pur
Même si ce
phénomène est très mal connu, les zones de montagne sont fortement touchées par
la pollution de l’air, et c’est le cas des vallées alpines. Des phénomènes
climatiques particuliers[3], qui sont très
fréquents en hiver et des émissions de polluants toujours trop importantes
exposent chaque jour les populations de ces régions. Cette situation
préoccupante a notamment conduit à l’adoption du Plan de Protection de
l’Atmosphère de la vallée de l’Arve en 2012, alors que cette planification n’est
souvent prévue que pour les plus grandes agglomérations françaises.
Une
urgence de santé publique
Un récent
classement de la pollution de l’air dans plus de 100 villes européennes, réalisé
par l’association Respire[4], nous montre que
les deux tiers des plus grandes villes européennes sont polluées à des
seuils très dangereux pour la santé des citoyens selon l’Organisation Mondiale
de la Santé (OMS), la région Rhône-Alpes est loin d’être
épargnée.
Ce projet
d’arrêté inter-préfectoral est une première étape indispensable. Les transports
sont responsables de plus de 80% des émissions de dioxyde d’azote et de 25% des
émissions de particules dans la vallée de l’Arve[5] . Mais il faudra que soit traitée au plus vite le problème
de la pollution au quotidien, pas uniquement pendant les pics, celle à laquelle
sont chaque jour exposés les habitants de ces vallées. Pour mémoire rappelons
que cet air pollué, cancérogène certain pour l’homme[6] et première cause environnementale de décès dans le
monde[7].
Une
restriction de la circulation des poids lourds les plus polluants, lors
d’atteinte du niveau d’alerte à la pollution de l’air[8], constitue donc une première étape indispensable mais
insuffisante, pour protéger la santé des populations exposées à un risque trop
élevé.
Mobilisation
pour la consultation en cours et au-delà
La
consultation du projet d’arrêté est ouverte jusqu’au 15 juin et l’ensemble des
associations appellent les habitants de Savoie et de Haute-Savoie à se prononcer
en faveur de l’application effective de cet arrêté, qui est une étape importante
vers la reconnaissance de la responsabilité des transports dans le cocktail de
polluants émis dans cette région traversée par un fort trafic international.
C’est une réelle question de santé publique. Ce projet d’arrêté est unique en
France. Il sera une pierre de plus à l’édifice entrepris avec l’adoption d’un
Plan de Protection de l’Atmosphère en 2012, une étape indispensable pour les
associations.
Ceci devra
être suivi de l’adoption de mesures pérennes à la fois de régulation de la
circulation des poids lourds et de report d’une partie de ce trafic vers le
rail, en particulier vers l'Autoroute Ferroviaire Alpine, dont le passage en
phase opérationnelle est urgent, afin d’accroitre ses capacités.
Le texte du
projet d’arrêté en consultation :
Contacts
presse :
Sophie
Fleckenstein, chargée de mission du réseau Santé-Environnement, 01 44 08 77
84
Anne Lassman
Trappier, Membre du Directoire du réseau Transports et Mobilités Durables, 06 04
07 81 63
[1] Norme EURO 3 et inférieures
[2] Vallée de l’Arve, Vallées Maurienne-Tarentaise
et Zone urbaine des Pays de Savoie (Annecy-Chambéry).
[3] Phénomène d’inversion de température qui
empêche les mouvements d’air et bloque les polluants au dessus des vallées et
des bassins, où sont par ailleurs concentrés la plupart des
habitants
[8] 80 μg/m3 en moyenne sur 24h pour les
particules
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