Dans quelques années, les rives de la Saône n'auront plus rien à envier à celles du Rhône. Le grand projet dévoilé par le Président du Grand Lyon Gérard Collomb le 4 mars 2010, propose en effet de les "redessiner, dans l’esprit de poursuivre la reconquête des fleuves, en englobant les quais, chemins de promenade et espaces avoisinants".
Du Val de Saône à la Confluence, en rive droite comme en rive gauche, le projet propose de favoriser une alternance d'usages nature et de moment récréatifs, avec des lieux de pique nique et des parcours sportifs. La pratique d'activités spécifiques (pêche, aviron, barques...) sera encouragée et, comme pour les berges du Rhône, des cheminements piétonniers, des zones de jeux pour les enfants et des "accès à l'eau" seront créés.
Le comité de pilotage, qui a souhaité prendre en compte les spécificités architecturales et historiques de chaque quartier et village traversé, s'est donné pour objectif de créer des parcours de balade et de détente, en cheminant d'un côté à l'autre de la rivière. Entouré d'une équipe de conseillers artistiques, il a décidé d'y ajouter une partie "art public" qui pourra faire le lien entre les différentes séquences d'aménagement.
La Saône, une rivière paisible... en apparence !
Car du Nord au sud de Lyon, la saône n'a pas du tout la même "allure". Rivière réputée calme et paisible, au contraire du fleuve Rhône, plus tumultueux, qu'elle rejoint dans le quartier de la Confluence, la Saône a été la première a subir les aménagements de l'homme. Les fouilles archéologiques continuent régulièrement de mettre à jour des aménagements, en amont comme en aval de Lyon. Des aménagements qui ne se sont pas fait sans mal puisque la "belle endormie" est souvent sortie de son lit, provoquant crues et inondations dans l'ensemble de la presqu'île lyonnaise !
C'est donc forts de cette géographie particulière et de cette histoire mouvementée que les urbanistes ont eu à travailler : il s'agit de proposer des aménagements cohérents tout en gardant les points de sécurité indispensables, en particulier en centre ville, pour prévoir les débordements inévitables de la rivière.
Concrètement, le projet présenté à la presse le 4 mars 2010 prévoit la suppression du stationnement sur les berges, la mise en place de mobilier d'assises et d'une signalétique particulière (et pédagogique) et des éclairages spécifiques.
Le maximum sera fait quant à l'accessibilité du site aux personnes handicapées, mais il faut aussi, selon le Président du Grand Lyon, Gérard Collomb "tenir compte des impératifs de préservation du patrimoine"; Pas question donc de mettre des ascenseurs ou des rampes d'accès de partout, mais des circuits seront aménagés en concertation avec les associations.
Sur les différentes "séquences" du parcours, le cheminement se fera sur la rive droite ou gauche de la rivière, avec la mise en valeur de sites naturels existants (île Barbe, promenade "des Castors" à Collonges au Mont d'Or ou encore "voie verte" à Fontaines.
Dans la mesure du possible, le projet devrait assurer la continuité de l'accès en modes de transports "doux". Mais là encore, certains points comme le passage du Pont Clémenceau, sont qualifiés de "durs" par les aménageurs, soit par le coût de l'aménagement nécessaire, soit par les difficultés liées à la topographie.
Au final, dans une dizaine d'années (le temps que devrait prendre la réalisation de l'ensemble du projet), l'opération Rives de Saône devrait permettre aux grands lyonnais de redécouvrir, entre la Mulatière et Neuville, en passant par Lyon, Caluire et Rochetaillée, une rivière aux multiples usages (transport, tourisme, loisirs, sports etc...).
Coût évalué du projet : 6M€
Gilles Roman
(redaction@LYonenFrance.com)
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