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Eau et Santé : la maîtrise des "micropolluants" fait débat

Le GRAIE (Groupe de Recherche Rhône-Alpes sur les Infrastructures et l'Eau) organisait dernièrement une conférence à Villeurbanne sur la maîtrise des micropolluants dans l'eau.


Réalisée en collaboration avec le Grand Lyon, cette journée a permis de faire le point sur "des thématiques émergentes comme la problématique des micropolluants dans l’assainissement".
Dans la perspective de la restauration du bon état écologique des eaux, la commission européenne a établi une liste de 41 substances prioritaires qui représentent un risque pour l'environnement aquatique au niveau européen. A celles-ci s'ajoutent des dizaines de substances dites "pertinentes" pour constituer un ensemble de substances dangereuses.
Le Vice-Président du Grand Lyon Michel Reppelin, qui a ouvert la conférence, a mis l’accent sur la nécessité d’une approche pragmatique du développement durable. Au plan national, différents programmes de recherche sont en cours. Ils couvrent globalement le cycle de l’eau : production, transfert, traitement, impact et devenir dans les milieux récepteurs.


"L'efficacité des stations d'épuration est limitée, voire nulle sur certaines substances à la sortie des hôpitaux".

Les chercheurs ont en particulier mis en évidence que les stations d’épuration n’ayant pas été conçues pour traiter les micropolluants, leur efficacité est très limitée, voire nulle sur certaines substances, en particulier à la sortie des hôpitaux. Au-delà de la caractérisation des substances, l’analyse des risques liés aux micropolluants est une problématique récente : elle doit certainement intégrer l’association de molécules et les phénomènes additifs, synergiques ou antagonistes qui en découlent, ainsi que l’analyse des conséquences de la fréquence d’exposition. De plus, "la question de l’exposition des travailleurs en assainissement ne semble pas faire l’objet d’études spécifiques à ce jour".


En Rhône-Alpes, l'étude des nombreux fleuves, lacs et rivières coûte très cher
Le programme sur Rhône-Alpes comporte un réseau de contrôle de surveillance de 162 points et un réseau de contrôle opérationnel de 144 points. Il est prévu un suivi des micropolluants 2 fois dans le plan de gestion et annuel si il y un enjeu « toxiques ». Les progrès réalisés depuis 2004 sont évidents pour caractériser les micropolluants dans les milieux aquatiques. Mais la question de la capacité financière de la collectivité à assurer un suivi de la pollution par les micropolluants est posée, sachant que l’analyse d’un point est de l’ordre de 2100 € (eau + sédiment) !

Une amélioration de l' information
Comme la plupart des manifestations organisées par l'Association Scientifique pour l'Eau et l'Environnement (ASTEE) et le Graie, cette journée se situait à l'interface de la recherche et des préoccupations de terrain. Il en ressort donc des enseignements, mais aussi des interrogations et des perspectives : avec les progrès énormes réalisés depuis 2004-2005 pour mesurer les flux de micropolluants dans les différents effluents on dispose aujourd'hui d'une meilleure connaissance et surtout d'outils pour assurer le suivi des sources, de l'efficacité de traitement des installations et de la pollution dans les milieux aquatiques.

Les interrogations sur la santé humaine des usagers.
Mais si on peut noter que des actions collectives ciblées sur la réduction des micropolluants ont une efficacité forte en début de programme, on ne dispose pas encore de suffisamment de données pour tirer des conclusions sur les risques liés dans l'assainissement, et surtout les risques pour la santé humaine des usagers (au sens large) et des travailleurs.
On s'interroge également sur le devenir des micropolluants une fois sortis de la filière eau et des autres impacts potentiels (produits issus de l'ozonation, boues, etc.).

Les perspectives :
De nombreux travaux de recherche sont en cours et des résultats tangibles sont attendus pour 2009-2010. Ils portent tant sur l'analyse et la métrologie, l'évaluation des flux et des sources, l'efficacité des solutions de traitement en place et la recherche de solutions complémentaires ou alternatives.
D'autre part, le 9e programme de l'Agence de l'Eau devrait conduire à d'autres opérations collectives de maîtrise des pollutions toxiques dans les prochains mois.

Un bilan en demi teinte donc, qui montre que la préoccupation est prise en compte mais que beaucoup de travail reste à accomplir avant d'atteindre les objectifs fixés de décontamination des eaux fixés par l'Europe pour 2015. Une troisième conférence eau & santé, certainement riche en enseignements, sera organisée par les mêmes partenaires d'ici deux ans.
Voir aussi : "Le Rhône en 100 questions, un remarquable ouvrage de vulgarisation" -

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